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2014-05 Perou - De Iquitos à Tabatinga (Brésil)

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10 mai à 19 mai

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Vers le cœur mythique de l’Amazones

Notre bateau pour Santa Rosa est là.

Cette fois-ci, le départ s’annonce ponctuel. Les passagers, les marchandises, les déménageurs, les vaches et les cochons, tout le monde doit arriver à l’heure. On nous assure que le trajet se fera sur trois jours. Ça sera comme ça sera.

Nous, ce qui nous rassure surtout, c’est d’avoir encore une cabine, avec petit coin rien que pour nous deux.

Sous un magnifique ciel bien dégagé, le courant de l’Uyacali nous mène enfin sur l’Amazone (aussi marron que l’Uyacali).

A ce niveau on distingue bien les deux rives bordées de dense végétation et de grands arbres, hauts comme des immeubles. Par contre, on ne distingue pas du tout ni les caïmans, ni les tortues et encore moins les piranhas.

Les petits bouts de vie riveraine
De temps en temps, en frôlant les menues communautés, soudain, de petites embarcations se détachent du bord pour s’approcher de notre bateau.

Pour la plupart, elles sont conduites pas des enfants qui les maitrisent admirablement, compte tenu de leur jeune âge (moins de dix ans, pour certains).

Avec précaution, mais dangereusement parfois, ils approchent pour attraper les « cadeaux » envoyés par les passagers. Sur le pont, les gens se pressent pour sortir de leurs valises des vêtements, de la nourriture, des bonbons, des gâteaux, tout est bon pour partager avec ceux qui ont moins. Et voila, tel des projectiles enveloppés dans des sacs en plastique, les passagers de tous les ponts envoient leurs cadeaux vers les petites barques.

Prend qui peut car malheureusement, il n’y en a pas pour tout le monde. Les uns partent contents ; les autres attendront le prochain bateau...

La vie ne connaît pas le confort en Amazonie. Grosse chaleur, humidité et moustiques nichent l’extérieur et l’intérieur des maisonnettes en bois. Et si le poisson et quelques crustacées ne manquent pas, et que les habitants produisent aussi quelques graines, tout le reste, pour manger, boire, s’habiller, travailler, s’amuser…, arrive par bateau !

A la façon de s’habiller des habitants de la Région de Loreto, on se croirait presque au Moyen Orient. Dans certains villages toutes les femmes portent une tunique et un voile. Les hommes ont le choix entre la tunique et le pantalon, mais tous portent la barbe et les cheveux longs.

Pendant que le bateau décharge, les habitants sautent sur la boue et abordent le bateau pour vendre des plats préparés, des poules, des tissus et de magnifiques fruits.

L’Amazonie sous le voile de la nuit
Il y a des scènes qui marquent plus que d’autres, comme celle de la charge et décharge du bateau pendant la nuit, à laquelle tout le monde participe : les hommes comme les femmes, les plus vieilles autant que les plus les vieux, et les jeunes.

L’entraide c’est ce qu’il faut au Monde, mais quand on voit un petit de moins de dix ans faire exactement le même geste que les adultes pour porter de trop lourds régimes de bananes sur le dos, on se demande ce que sera l’avenir pour ces petits et leur village. L’expression « de père en fils » fait fâcher !

Arrivée à destination…
Ce qui est amusant pour les uns peut être vertigineux pour les autres.
Au petit matin du deuxième jour, au ralentissement du bateau, on se lève. Les premiers rayons de lumière font contraster les reflets de la nature sur l’eau. Le calme règne.

Devant nous, au milieu d’un grand champ inondé, auquel le bateau essaye de se rapprocher, quelques petites maisons sur pilotis.

Les vaches sont arrivées à leur destination. Mais, visiblement, elles ne veulent rien savoir. Elles ont eu tellement de mal à monter et à se faire au mouvement du bateau que maintenant elles refusent de le quitter. Hélas, leur ticket s’arrête ici. Sans une rampe entre le bateau et le champ inondé, c’est le vertige pour elles. On les pousse à plusieurs, on leur tape dessus brusquement, on leur inflige des décharges électriques, on va jusqu’à leur mordre la queue pour les obliger à sauter dans le « vide ». Pauvres bêtes ! A quoi bon de juger ? L’évolution du Monde passe souvent par la torture.

Santa Rosa à la vista,
Le dernier village Péruvien sur l’Amazone flotte sur une île minuscule, Santa Rosa. A quelques centaines de mètres, sur la rive nord-est c’est le village de Leticia en Colombie, et sur la rive sud-est Tabatinga au Brésil.

Bienvenue à la tripe frontière amazonienne.

Nous attendons pour poser pied sur la passerelle de bois, parmi la file de passagers qui quittent le bateau. Chacun son tour, pour ne pas glisser en descendant la rampe. Plus bas, quelques planches posées sur la boue nous guident jusqu’à la fin de la superbe flaque d’eau. De là, quelques mètres plus loin, encore une flaque à éviter et d’autres planches …..

Dans ce tout petit village, on change dans une boutique nos derniers « soles » en « reals » (monnaie brésilienne), on enregistre notre sortie au petit bureau de l’immigration avant de prendre une barque pour Tabatinga au Brésil.

Changement de pays, changement de langue, changement de tout

On quitte notre barque, en passant à quatre pattes, par dix autres barques, certaines habitées, collées les une aux autres. De « pardon, merci » en « pardon, merci… », on débarque enfin, sur un marché.

Musique à fond, ça pullule de gens, ça va ça vient dans tous les sens. On nous dit que le bureau de l’immigration se trouve à plusieurs kilomètres du port. Nous sommes trop chargés pour aller à pied. Mais où sont les taxi-moto ici ? Et bien…, il n’y a pas de taxi-motos ici.

Par contre, il y a des mototaxis, motos ordinaires où l’on monte à un ou deux, sans casque, derrière le conducteur! On nous dit qu’il y a aussi des voitures taxis mais on n’en voit aucune.

Et ce monsieur, là ! Avec sa camionnette vide, il pourrait peut-être nous conduire, non ? Il accepte!

Il nous faudra passer un jour et une nuit dans la petite ville poussiéreuse de Tabatinga avant de trouver une place dans notre prochain bateau vers Belem....

 A bientôt.....

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